lundi 25 novembre 2013

J+38/ Jeudi 21 novembre 2013: Visite des grottes bouddhiques d'Ajanta

Cette fois-ci, pas d'Abrar à l'horizon. Ajanta étant à plus de 120km, l'impraticabilité du rickshaw est indiscutable. Je me suis levée tôt pour prendre le bus local qui fait le trajet en 2H. A la gare routière, je rencontre Stella (qui vient de Finlande) avec qui je vais faire le trajet en bus. Elle est arrivée par le car de nuit, si bien qu'elle est épuisée et qu'au bout d'une demi-heure de voyage, elle tombe évanouie de sommeil. Je n'ai jamais vu de ma vie quelqu'un dormir aussi profondément dans un bus aussi chaotique. J'essaie de l'imiter en détendant mon corps le plus possible, et effectivement, je ressens moins les secousses. Ajanta est spectaculaire. Les grottes très proches les unes des autres sont serties dans une gorge en forme de fer à cheval. On y vient pour les vestiges des magnifiques fresques murales qui recouvrent les parois des grottes bouddhiques. Malgré la beauté des fresques, je suis plus sensible à celle des sculptures et de l'architecture d'Ellora. Un vendeur local me raconte ses récentes fiançailles arrangées. C'est le deuxième à me dire la même chose: si la jeune femme convient à ma famille, elle me convient. Comme au Maroc, l'individu pèse moins que la collectivité. Mais c'est plutôt mal parti pour la confiance dans son couple car le jeune homme prévoit déjà de faire séjourner son ex étrangère sous le toit conjugal, sans expliquer leur passé à sa femme et en comptant sur le fait qu'elle ne comprend pas l'Anglais. Je lui rappelle qu'il est un langage que toutes les femmes comprennent et que l'intelligence n'a rien à voir avec la maîtrise d'une langue étrangère. Le soir, mon amie indienne Smits m'appelle. Quel plaisir de se reparler! Je garde un merveilleux souvenir de ma semaine chez elle à New Delhi l'an passé. J'espère que Smits pourra me rejoindre sur un bout de parcours, sinon je ferai un saut à Delhi pour la voir.            

Dans le bus pour Ajanta.


Grottes d'Ajanta: les porteurs à bras existent encore. 


Bouddha couché sur le point de trouver l'illumination.








Un des trésors d'Ajanta.





J+39/ Vendredi 22 novembre 2013: Return to Mumbai and departure for Goa

The 6:00 AM train takes me to Mumbai CST in a little more than 6 hours. Impossible to sleep there even with my earplugs and travel pillow. Driver trimmers the horn every 10 seconds: each time it approaches a station, enters a station, crosses another train or detects people on the railway. Food sellers chanting their songs every 5 minutes. The medu wada seller tries to show me how to get rid of my empty plate: by simply opening the window and throwing everything on the railway. I stop him and pack my stuff in my bag. Now I understand why the railways are filled with garbage. Indian people are so nice and generous with me. A young couple going to see a doctor for their first pregnancy offers me my spicy potatoes and green peas doughnut (puri bhaji) and later another woman insists on sharing her meal (vegetables with spinach) with me. When we arrive in Mumbai, I leave my backpack at the cloak room and wander through Mumbai again with my new indian friend Mohamat met at the train station. My train for Goa is scheduled for 11:00 PM so I am happy to be in good company. That afternoon, I try 2 new drinks: the coconut water (directly in the coconut) and the sugar cane with ginger and lemon. Both delicious. When the train leaves, I am so tired after the traveling from Aurangabad and the long walk in Mumbai that I quickly fall asleep despite having the couch next to the door right after eating a tasty tomato soup. 

Eau de coco dans la noix.


Guirguam Chowpatty avec les familles indiennes.


No time lost in the ladies wagon.


J+40 à J+42/ Samedi 23 au lundi 25 novembre 2013: Arrival at Goa

Samedi matin, je suis réveillée par une tête qui me parle entre les rideaux de ma couchette et une main qui me tend une boîte en métal. Je saisis la boîte en métal. La tête et la main disparaissent, puis je me rendors. Quand je me réveille, le contenu est encore chaud, ce sont des beignets de légumes et des toasts. Les toasts sont immangeables, car enduits de beurre, mais les beignets ne sont pas mauvais. Je finis par obtenir un café noir lyophilisé, une chance car en général, le café est tout mélangé avec du lait. J'arrive même à faire remplir mon mug thermos d'eau bouillante pour y faire infuser un roiboos rapporté d'Afrique du Sud. Je demande à mon voisin de couchette son avis sur mon projet de m'installer plutôt au sud, sur la plage de Palolem, décrite dans mon guide comme plus calme et familiale que les plages du nord de Goa. Apparemment, mon programme est bon. A l'arrivée, j'essaie de rendre un train pour le sud mais je me fais vendre un billet pour une direction opposée. Après un long débat avec le taxi moto qui veut absolument que je tremble de peur à l'arrière de sa moto pendant 1 heure avec mes deux sacs à dos entre nous, je finis par opter pour le rickshaw car la route semble bonne. A Palolem, le premier rabatteur est le bon puisqu'il me ramène dans une pension familiale avec huttes sur la plage et prix raisonnable. La plage est belle, l'eau est chaude, l'ambiance sympathique et il y a des tas de restaurants, de boutiques, de cours de yoga, cuisine ou tai chi autour. Je pense que je vais me plaire ici et qu'un break de quelques jours est bienvenu. 

Hier, je fais le tour du village puis je teste un premier cours de hatha yoga tôt le matin. C'est pas mal mais pas vraiment ce que je recherche. Puis ma première vraie journée à la plage depuis longtemps. Je savoure le bonheur simple d'un bon livre, des baignades, des repas au bord de l'eau et des conversations détendues avec les autres pensionnaires. Le patron de la pension m'indique un autre cours de yoga qui pourrait me convenir. Je note de le tester le lendemain matin. 

La nuit dernière, j'ai dormi sans boules quies. J'ai réalisé qu'on est ici au milieu de la jungle, en plus des corbeaux, cochons et chiens qui pullulent sur la plage. Une vraie sarabande sur mon toit et autour de ma hutte. Je note: remettre mes boules quies ou déménager plus au sud vers Patnem. J'ai une autre révélation ce matin là: le yoga ashtanga. Une heure et demie de douce torture, 2 litres de sueur, mais pour quel bien-être et quelle paix intérieure! Je sais maintenant vers quelle pratique me tourner. Je vais commencer ici avec Prem et je continuerai ma formation à Mysore (temple du genre) au lieu de Trivandrum. J'ai déjà des courbatures et je me demande comment j'arriverai à suivre le cours de demain, mais je suis impatiente d'y retourner. Il est déjà 16H15, plus que l'heure pour une bonne baignade!

La pension.



La plage de Palomel




Voilà qui m'empêche de dormir la nuit! 


Mon cours de yoga ashtanga: une découverte.



Mes nouvelles chaussures à 2 euros.


Mon livre lumineux du moment (avec les origines de l'humanité).


Un savon qui m'était destiné. Bien sûr, je l'ai acheté et il sent délicieusement bon.


J+37/ Mercredi 20 novembre 2013: Visite des grottes bouddhiques d'Ellora

Ce matin, je trouve mon rickshaw de la veille qui m'attend devant la porte de l'hôtel, alors que j'avais refusé la veille de faire le trajet de 35km entre Aurangabad et les grottes d'Ellora en rickshaw, compte tenu de l'état des routes. Je comptais prendre un bus ou un taxi, mais la simplicité et la ténacité désarmantes d'Abrar me touchent. C'est un bon père de famille et il a besoin des quelques euros en échange du voyage aller-retour vers les grottes d'Ellora. Il est très fier du cahier de recommandations de ses clients écrites dans toutes les langues, ainsi que du fait qu'il a appris l'Anglais en autodidacte. Je ne regrette pas mon choix. Plus qu'un chauffeur, Abrar se révèle être un bon guide, discret et patient. Je prend tout mon temps pour visiter les magnifiques monastères et temples creusés dans la roche ainsi que les innombrables sculptures qui témoignent d'influences bouddhiste, hindoue et jaïn. Des écoliers me demandent de les prendre en photo et rayonnent en voyant leurs sourires immortalisés dans mon appareil. Je rencontre une famille qui me demande d'où je viens et à qui j'explique encore que le Maroc (Morocco) n'est pas en Russie (Moscow). Je suis persuadée que les deux fillettes qui accompagnent un homme trentenaire son ses filles et je m'apprête à la complimenter sur ses enfants, au moment où on m'explique qu'une des fillettes est l'épouse du trentenaire et que l'autre est sa belle-soeur. Les fillettes n'ont même pas de poitrine ou de hanches. Je les quitte un peu mal à l'aise. Au retour, je comprend pourquoi tant d'hommes et de femmes se couvrent le nez et à la bouche à Aurangabad. L'air chargé d'effluves de diesel est irrespirable et on prend facilement froid le soir en rickshaw. J'ai mal à la gorge. Le soir, le restaurateur valide ma tenue vestimentaire (indienne) et critique vivement les moeurs goanaises. J'omet bien sûr de mentionner qu'une des motivations de mon voyage prochain vers Goa est le plaisir d'être presque nue sur la plage et dans l'eau. 

Abrar/ Best rickshaw of Aurangabad: 09890515161  

Les grottes d'Ellora. Temple de Kailash


















Singe attendant un rickshaw.


Je pourrais passer mes journées à les observer. 





mardi 19 novembre 2013

J+33-34-35/ Du samedi 16 novembre au lundi 18 novembre 2013: A la découverte de Mumbai

Samedi matin, je quitte la pension en taxi pour éviter le train en heure de pointe avec mon énorme sac a dos. Bonne pioche. Le chauffeur de taxi est une mine d'information et me fait faire le tour de la ville pour le même prix. Il me montre ou loge Sharuh Khan et d’autres célébrités. Ici les stars de cinema sont des demi dieux et le champion de criquet Sachin Tendulkar est un dieu. Un dieu qui part en retraite ce jour-la, d’où une immense émotion nationale. Un deuil même. Je trouve Monsieur Raj, le gérant de mon nouvel hôtel, en larmes devant la télévision qui écoute le discours d'adieu de l’icône vivante. Plus qu'un simple joueur de criquet, Sachin Tendulkar a représenté la nation pendant plus de 24 ans. La famille m'invite a passer quand je veux chez eux. On me montre aussi un petit restaurant (Kamat) qui devient ma cantine officielle. Tout est bon chez eux et je me gave de tout ce qui semble ne pas contenir de produits animaux. Je manque juste m’étouffer une fois a cause des épices de l'aloo paratha. J’achète un stock déconcertant de tenues indiennes magnifiques, ainsi que des babioles aux vendeurs du wagon des filles dans le train. J'ai résolu le problème du poids du sac; je donne systématiquement des vêtements anciens des que j’achète du neuf. Beaucoup d'enfants vivent dans les rues ici. c'est difficile de refuser, alors j essaie de donner discrètement. Un nombre incroyable de gens vivent sur les voies ferrées, leurs maisons de de tôle et de terre installées littéralement sur les voies. Certains fouillent dans les détritus jetés sur les rails, les enfants jouet au criquet. Des gamins, de la vase jusqu'aux cuisses, fouillent dans les réceptacles a offrandes jetés a l'eau dans l espoir de trouver un petit billet. Une petite fille essaie de vendre des tuniques de mauvaise qualité, voire trouées pour certaines, dans le métro, mais elle apprend vite qu'il va falloir plus d'habileté pour ferrer le client. Une autre petite fille se sert sans vergogne a l’étal d un marchand de gare et file sans attendre. C'est le genre de spectacle qu'on observe en permanence dans les endroits les plus bondes. Quelle foule! Quelle circulation! Quelle animation! Cette ville me rappelle vraiment Casablanca en plus grand, en plus démesuré, a l'image de son architecture fascinante. Au Global Pagoda, un centre de méditation dans une immense pagode en pierre construite sans structure métallique, une famille indienne m'adopte encore et j'apprends la vie de Bouddha en 100 tableaux. Lundi, je vais a Guirguam Chowpatty (la plage) manger au frais de la délicieuse nourriture indienne du sud installée sur des tapis posés sur le sable. Je quitte Mumbai le même soir, a regret car il y a encore tant de choses a faire. Heureusement que l'intermediaire du transporteur est la pour m'aider a trouver mon car, je n'y serait sans doute pas arrivée seule. Quel immense bordel devant la gare de Mumbai Central! Et pourtant ça marche. Mon car est une antiquité, les chauffeurs ont l'air sous emprise, ça tangue grave dans la cabine, mais je réussis a me coincer contre une vitre et je mets mes boules quies pour essayer de dormir un peu. Je me promets que la prochaine fois, je prendrai le train. En route pour Aurangabad! La région des temples rupestres d'Ajanta et d'Ellora. L’arrivée est prévue pour 7h du matin même si on semble s’arrêter partout. Il n'y a plus rien a faire que de se détendre et essayer de se reposer un peu.


Cliches sur la route (Mumbai).






Taj Mahal Palace.

Gateway of India.

 Near Flora Fountain.

Criquet players on Oval playground each evening.


Clock Tower and Universtity.


 Gare de Mumbai Central.

Bel immeuble.


Le ferry vers Gorai Island et Global Pagoda. Les motos sont admises, on est bien serres.



Global Pagoda. Un centre de méditation vipassana. Je me demande si les méditants entendent les cris et la musique du parc pour enfants mitoyen Essel World.





VT (Victoria Terminus).


Coucher de soleil sur la cote.

High Court.


Dans le car le plus glauque du monde.