lundi 20 janvier 2014

Week 11 / La vie à Mysore - Karnataka (1)


1ère semaine à Mysore, sous le double signe du plaisir de la découverte et de l'agitation de l'installation. 

Après mon 1er cours de yoga samedi à mon arrivée, c'est premier cours de pranayama lundi 23 décembre. On me dit que mon professeur est un peu à cheval sur les formes et effectivement, il me demande de sortir de la salle où je me suis installée sans vergogne. Je dois attendre dans la salle d'attente et c'est lui qui doit m'inviter à entrer dans la salle après que je lui aie été présentée par son secrétariat. Ca m'amuse mais je me demande quand même si ce côté old school va durer tout le mois de l'initiation au Pranayama, qui est la science de l'inspiration, suivie de la rétention, puis de l'expiration, sous différentes formes et comptes, le tout en vue d'atteindre la Réalisation, ou du moins contrôler le mental et avoir une bonne santé générale. Mais ça ne dure pas. Je suis la seule débutante cette semaine là et j'ai la chance d'avoir le Maître rien que pour moi ou presque (car les avancées se débrouillent seules après quelques minutes d'instruction). On parle beaucoup de philosophie et on prend le temps de s'accorder sur les concepts de base. Au début je comprend un mot sur deux seulement à cause de son accent, mais avec un peu d'attention de ma part, le problème est réglé. Deux jours pour comprendre "subtle body". Je tombe sous le charme d'un monsieur de 87 ans. Un personnage charismatique et théatral, prompt à s'emporter mais ses colères sont fugaces et vite remplacées par un large sourire et des yeux pétillants d'humour. Aussi, je m'amuse tout en apprenant! Il a décidé qu'en tant que juriste, j'étais une scientifique. Aussi, il axe ses démonstrations sur le terrain de la science et de la logique. Il a le don des métaphores inattendues. Bref, impossible de s'ennuyer et j'attends la séance quotidienne avec impatience.

Mon amie Sophie, rencontrée le jour de mon arrivée, s'en va pour une dizaine de jours et je peux occuper sa chambre pendant ce temps. Je déménage donc de ma cellule sombre vers une chambre lumineuse peinte en rose bonbon et mauve, au 1er étage d'une maison propre avec eau chaude et cuisine. Un luxe. Les propriétaires sont souriants et amicaux, surtout madame Lakshmi, qui m'appelle quand le marchand de fruits passe pour acheter mes papayes et ananas, et qui m'enseigne comment appeler ses vaches (elle en nourrit 12) et surtout de ne pas jeter les épluchures des fruits et légumes pour les offrir chaque matin à ses vaches. Les autres locataires sont aussi sympatiques: un écuadorien musicien et frugivore, et bientôt une tchèque pleine de verve et d'humour. 

Un problème? Quel problème?



Sophie et Kunta


Les vaches de Madame Lakshmi.



Notre cybercafe et Kunta.


Ellégante jusqu'au bout des pattes.


Je rencontre un couple d'espagnols - Carla et Rafa - d'une grande gentillesse avec lesquels je deviens très vite amie. Ils sont adeptes du vipassana, cette forme de retraite spirituelle et de méditation qui impose le voeu de silence pendant toute sa durée. C'est intéressant de partager avec des pratiquants et d'observer les mythes et erreurs de jugement dans ma tête à cet égard. Comme j'ai l'impression que mon corps est devenu un bout de bois tellement je suis courbatue, ils me présentent le meilleur masseur ayurvédique du quartier, qui fait des miracles et dont je deviens vite accro- du moins les premières semaines. Je fais aussi la connaissance de Sina, qui fabrique artisanalement du houmouss, du pain de millet, ainsi que des beurres de cacahuètes ou d'amandes appétissants. 

Avec Carla et Rafa, on visite Chamundi Hill, un mont coiffé d'un temple à la gloire de Sri Chamundeswari. C'est dimanche.  Le temple est bondé, la route aussi. Après la traversée du marché local, on se mêle à la foule pour aller nous aussi présenter nos hommages à la divinité locale. Puis on se perd dans les rues avoisinantes où habite la population locale. Au retour, le rickshaw nous arrête devant la statue de Nandi, le taureau du Dieu Shiva, pour la photographie de rigueur.











Avec Letitia, on déambule dans le Devaraja Market, si coloré et animé, avant d'aller visiter le Maharadja Palace, que la famille régnante (les Wodeyar, dont le dernier roi est mort quelques semaines auparavant) a longtemps occupé. Malgré la foule, on retrouve sans difficultés nos chaussures à la sortie du palace qui se visite pieds nus et sans appareil photo.







Sur Devaraja Road, je trouve un photographe qui m'imprime quelques photos à donner aux enfants qui me l'ont demandé. Un heure est vite passée à discuter photographie avec ce professionnel passionné. Les enfants sont si heureux et fiers quand je leur tend les photos. Ils vivent dans la rue sous une tente mais ils gardent le sourire et la joie de vivre.

Cette semaine, j'ai été attaquée deux fois par les vaches. Elles dévient parfois brusquement de leur trajectoire pour aller vous pousser d'un coup de corne. J'ai appris à me méfier. J'ai aussi été mordue par les fourmis rouges dans la rue. Ca vous brûle intensément et la seule solution est de plonger l'endroit mordu dans l'eau fraîche. Il paraît que toute la rue m'a entendue crier jusqu'à ce qu'on me donne un seau d'eau où j'ai sauté à pieds joints et où je suis restée debout pendant au moins dix minutes. Maintenant, je fais attention quand je discute les pieds dans l'herbe. 

Mysore.

Le ciel a disparu.


Soucoupes volantes bis.



Je suis perdue!


Un avocatier c'est bien un immeuble plein d'avocats?


Les bibelots kitsch de ma 1ère chambre.





Kumar écrit une facture.


Leticia.


Beaucoup plus de panneaux réfléchissants sur cet arbre que sur les autres. Ca donne à réfléchir. Effectivement la nuit on ne les voit pas toujours, surtout quand ils sont mal plantés et qu'on est aveuglés par des plein phares. J'ai failli m'en prendre plus d'un.


2 commentaires:

  1. j en reviens pas ma kadouj d etre mordu par des fourmis rouges;mais l ensemble c est le reve un sogno;ton sejour vaut le coup en plus le plus important tu rencontres des etres humains simpas meme pauvres mais le sourire est present je t aime et bonne concretisation

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    1. oui ma douce, c est bien plus drole et vivant que contrariant! Bises

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